
Voyager avec un dispositif médical
Comment voyager en avion quand on est porteur d'un dispositif médical ? Comment s'organiser pour passer les étapes de sécurité en toute sérénité ? Fauteuil roulant, appareil auditif, pompe à insuline, prothèse, stomie, pacemaker, chien d'assistance... Nous avons récolté les témoignages et conseils de huit voyageurs expérimentés.

La pompe à insuline
Alexandre, 30 ans, est responsable commercial et voyage deux à trois fois par an vers l’Europe ou en long-courrier : « lorsque je voyage, j’anticipe bien et je prévois toujours 20% de matériel en plus, au cas où ». Il adapte également les quantités à la destination : dans un pays chaud, où le cathéter est susceptible de se décoller plus souvent, il emporte davantage de patchs autocollants.

La prothèse
Gérard, 68 ans, est un ancien agent immobilier à la retraite. En 2009, un accident de voiture le prive de sa jambe gauche : il porte depuis une prothèse électronique.
Son truc pour ne rien oublier avant un voyage ? Un tableau Excel ! « J’y note tout le matériel que je dois emporter. Par exemple, si j’oublie mon chargeur, au bout de 4 jours d’autonomie ma jambe devient raide, alors j’ai intérêt à faire attention » sourit-il. Il veille également à ne pas oublier le matériel adapté à son programme de vacances qui peut parfois être plus difficile à se procurer à l’étranger. Par exemple, les pansements spécifiques bien couvrants pour les activités sportives.
À l’aéroport, Gérard n’hésite pas à signaler qu’il fait partie des personnes à mobilité réduite (PMR) : « Dans certains aéroports, il faut beaucoup marcher pour atteindre la sortie ! J’ai donc l’habitude de demander à être pris en charge ». Dans nos aéroports, nos équipes vous accompagnent et vous aident à vous déplacer dans nos terminaux, à procéder à votre enregistrement, à vous rendre jusqu'à l'avion et d'embarquer.

La poche de stomie
Nolwenn, 31 ans, atteinte de la maladie de Crohn, prend régulièrement l’avion sur des vols internes et s’est rendue plusieurs fois à l’étranger ces dernières années. « Lorsque je pars, j'ai toujours avec moi mes ordonnances, y compris celle de poches de stomie afin de justifier à tout moment de ce que je transporte ».
Outre son matériel, elle dispose d’une carte de porteuse d’appareillage et d’un Pass Avion fourni par son laboratoire : il est traduit en six langues. Et comme les bagages en cabine sont soumis à des restrictions, elle ajuste également son bagage à main en fonction des réglementations : prédécouper ses poches de rechange pour éviter les ciseaux ou emporter des sacs à couches pour bébé parfumés au lieu d’un spray désodorisant par exemple.

Un pacemaker
Jean-Luc, 58 ans, voyage jusqu’à six fois par an avec un défibrillateur cardiaque placé sous sa peau. Pour lui, un seul objet indispensable : sa carte de porteur de dispositif médical ! Les hôpitaux ont pour habitude de délivrer un carnet de défibrillation, sorte de passeport qui reprend toutes les caractéristiques de son appareillage. Il a cofondé l’Association des porteurs de prothèses électriques cardiaques (APODEC) ; celle-ci délivre aussi le précieux sésame en cas de besoin.
Cela permet de faciliter le passage aux contrôles de sûreté. « Avec un stimulateur ou un défibrillateur, même si ça n’est pas dangereux, il vaut mieux éviter de passer sous les portiques de sécurité. Il faut présenter sa carte et demander à être fouillé manuellement ».

Un chien d'assistance
Karine, 50 ans, est bénévole à l’Association Nationale des Maîtres de Chiens Guides. Elle voyage chaque année, en Europe mais aussi en long-courrier depuis une vingtaine d’années. Elle l’assure, voyager avec un chien d'assistance n’a rien de compliqué : « généralement le chien est bien accueilli. »
L’enjeu principal est de l’ordre du confort : le trajet sera plus agréable si, au sein de l’appareil, la place d’à côté est vide. Le chien aura alors plus d’espace pour s’installer. « En général, le personnel propose spontanément de nous installer à une autre place que celle affichée sur notre billet et ils s’arrangent pour nous trouver deux places vides cote à cote. S’ils n’y pensent pas, il ne faut pas hésiter à le demander. » conseille Karine.

Un appareil auditif
Philippe, 70 ans, est président de l’association DurdoreilleI. Ancien cadre dans une grande entreprise, il voyage partout dans le monde pour son travail et son plaisir, depuis 40 ans. Ses appareils auditifs ne lui ont jamais posé de problème pour embarquer. A l'aéroport, il n’est pas nécessaire de les retirer, même pour passer les portiques de sécurité. Les porteurs d’implants cochléaires peuvent présenter leur carte de porteur d’implant aux agents de l’aéroport pour éviter le portique de sécurité.
Toutefois, le port d’appareil auditif dans un aéroport peut être source d’inconfort : « Parfois, les transformateurs des portiques de sécurité ou même de l'éclairage envoient un champ magnétique dans nos appareils. Cela crée un bourdonnement et on n’entend plus ce que les gens disent autour de nous, ni les annonces sonores dans l'aéroport. » Dans ces moments désagréables, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide et des informations plus claires au personnel de l'aéroport.

Un fauteuil roulant
Leonel, 48 ans, est membre de l’APF France handicap. Il prend l’avion chaque année pour se rendre au Portugal. Pour lui, prendre l’avion lorsqu’on se déplace en fauteuil roulant n’est pas difficile quand on connaît les éventuels obstacles. « À l’arrivée à l'aéroport, on fait comme tous les voyageurs : on se présente dans le hall, on enregistre nos bagages et, ensuite, on se présente à un guichet spécial pour les personnes handicapées où on nous propose un accompagnement adapté pour l’embarquement. »
Il existe plusieurs types de fauteuils roulants et certains peuvent compliquer le voyage. Lors de l’embarquement, les voyageurs sont transférés dans un fauteuil dont la largeur permet de naviguer à l’intérieur de l’avion. Mais le fauteuil avec lequel ils se sont rendus à l’aéroport peut, lui, ne pas embarquer aussi facilement : « Toutes les compagnies n’acceptent pas de transporter les fauteuils électriques, à cause du poids et des batteries. Avant de voyager, il faut se renseigner, ne pas hésiter à téléphoner et poser des questions. » explique Leonel.

Un déambulateur
Manuel, 72 ans, est retraité et ancien maçon. Il voyage en Europe au moins deux fois par an. Pour lui, il est possible de voyager confortablement grâce à l’assistance proposée aux personnes à mobilité réduite : « A l’aéroport, le personnel s’est toujours montré accueillant et aidant, pour faciliter mes déplacement et l'embarquement. »
Dans un aéroport, il faut souvent parcourir de longues distances à pied. Pour cette raison, les personnes à mobilité réduite bénéficient d’une assistance à leur arrivée. Lorsqu’il achète ses billets d’avion, Manuel signale ses difficultés à se déplacer. A son arrivée, les agents l’installent alors dans un fauteuil roulant qui lui permettra de circuler facilement dans l’aéroport. Il peut alors procéder à son enregistrement, à celui de ses bagages comme n’importe quel voyageur. En tant que PMR, il est aussi aidé pour s’installer à bord de l’avion et pour en descendre.